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L'USM publie un Livre blanc intitulé « Souffrance au travail des magistrats. État des lieux, état d'alerte »

16/03/2015

L'Union syndicale des magistrats (USM) publie un Livre blanc intitulé « Souffrance au travail des magistrats. État des lieux, état d'alerte » : voir ici.

Dans ce rapport l’USM rapporte des témoignages de magistrats, tente d’identifier les causses des difficultés et enfin propose des solutions sur le plan individuel et collectif.

En voici quelques extraits.

« Alors qu'elle devrait être en possession de l'évaluation chiffrée des besoins, fonctions par fonctions, la chancellerie n'a communiqué aucune information sur les effectifs nécessaires pour absorber l'ensemble des contentieux et missions dévolus à l'autorité judiciaire, ni recruté à un niveau raisonnable pour répondre à la pénurie criante de magistrats, comme le demande avec insistance l'USM.
Du fait de ce refus d'anticipation, résultant d'un choix politique aux effets catastrophiques, les magistrats sont dans l'incapacité, malgré des sacrifices très importants consentis sur le plan personnel, de répondre, dans un délai raisonnable, à la demande de justice. »

« Pierre, conseiller :
Nommé conseiller depuis 6 ans, j'ai eu 4 arrêts maladie de 15 jours à 3 semaines chacun pour surmenage, stress, etc... (le dernier m'a même conduit aux urgences du CHU pour une suspicion d'infarctus...)
Ce que j'ai vécu n'était pas la conséquence d'un manque d'effectifs mais résultait de la pression exercée au nom des statistiques de la cour, moins bonnes que la moyenne nationale et qu'il fallait rattraper au besoin "en torchant" et "en confirmant" (je cite). Je me suis opposé à ces "recommandations" qui, pour moi, ne sont que la négation de notre métier et de notre rôle dans la société. » (page 20)

« il existe actuellement près de 500 postes vacants dans la magistrature. » (page 30)

« les consignes qui peuvent être données oralement par certains chefs de juridictions ou de cour, pour accélérer le traitement des affaires, d'alléger la motivation, confirmer par adoption de motifs ou fixer un nombre d'affaires aux audiences, incompatibles avec l'écoute et le respect dus aux justiciables, donnent aux magistrats le sentiment que c'est leur mission elle-même qui est remise en cause et même déniée. » (page 30)